Retour sur… La Rochelle-Congrès ABF 2018 : A quoi servent les bibliothèques ?
Par Farida Chikar, service autoformation, Bpi

Mercredi 6 juin, voyage détendu, discussions gaies et animées, retrouvailles avec d’autres bibliothécaires,  puis enfin, arrivée avec sacs et valises, en gare de La Rochelle pour rejoindre les collègues exténués. Ceux-ci ont conduit plusieurs  heures sous une pluie ininterrompue, un Trafic plein de matériel et mobilier qu’ils ont installé à leur arrivée, dans l’espace Encan, place A14…le décor est planté !
 
Jeudi 7 juin, après un sommeil  réparateur, direction vers la halle de 3000 m² sous verrière, s’ouvrant sur le Bassin des Grands Yachts.
Sur le stand, les  « b.p.istes » représentant différents services, ont répondu aux nombreuses questions liées aux actions et orientations de l’établissement : Christine Carrier, directrice de la Bpi, Eléonore Clavreul et Geneviève de Maupeou,  de la délégation à la Coopération nationale et internationale, Jean-Marie Hermel du service Coordination, Emmanuelle Suné du service des Ressources électroniques (négociatrice pour Réseau Carel), Valérie Robin du service  Développement des publics et Communication, Farida Chikar et Sylvie Ranson du service Autoformation.
 
Tout commence par les inévitables discours d’ouverture, et la conférence inaugurale de Jean-Michel Lucas, consultant en politique culturelle, tout à fait stimulante, posant le contexte et ouvrant la voie aux différents ateliers, débats et rencontres à venir.
 
 

Le choix est difficile à faire, tant les propositions et les sujets abordés paraissaient intéressants.
J’ai jeté mon dévolu sur les rencontres suivantes :

  • Etre bibliothécaire et migrant(e)
  • Bibliothécaire, entrepreneur-se en devenir
  • Formation tout au long de la vie
  • Quel rôle pour les associations professionnelles?
  • Rencontrer et accompagner les citoyens dans la formation avec les MOOCs
Stand de l'ABF au congrès de La Rochelle
Stand de l’ABF au congrès de La Rochelle, © Geneviève de Maupeou 

Être bibliothécaire et migrant(e) 

Intervenants : Philippe Colomb, directeur adjoint de la bibliothèque Françoise Sagan, Ville de Paris – Sébastien Lagarde, secrétaire général adjoint de l’ABF, chargé de la vie de l’association.
Réflexion sur les modalités d’accueil des migrant-es pour les inclure dans les réseaux et faciliter leur insertion professionnelle et sociale.
 

Après un rappel historique sur les flux migratoires, l’intervenant nous livre le contexte dramatique des migrants  et nous présente l’association SOS Méditerranée, 
Il conclut par l’Article 10 de la Déclaration des Poètes – Frères migrants.
Les poètes déclarent qu’aucun réfugié, chercheur d’asile, migrant sous une nécessité, éjecté volontaire, aucun déplacé poétique, ne saurait apparaître dans un lieu de ce monde sans qu’il n’ait — non pas un visage mais tous les visages, non pas un cœur tous les cœurs, non pas une âme toutes les âmes. Qu’il incarne dès lors l’Histoire de toutes nos histoires et devient par ce fait même un symbole absolu de l’humaine dignité.
Patrick Chamoiseau, in Frères Migrants, éditions du Seuil, mai 2017
 
L’intervention de Philippe Colomb s’articule autour de la présentation de 2 ouvrages parus presque en même temps :
Accueillir des publics migrants et immigrés : interculturalité en bibliothèque  – sous la direction de Lucie Daudin. Presses de l’enssib, 2017 ;
Migrations et bibliothèques – sous la direction d’Isabelle Antonutti, Cercle de la librairie 2017.
Ces 2 ouvrages complémentaires, abordent pour le premier, à travers 4 recommandations, l’aspect pratique de l’accueil de ce public, avec un memento en fin de livre ; et pour le second, les aspects plus politiques du multiculturalisme, l’acceptation des cultures minoritaires, tout en s’appuyant sur des exemples concrets hors de nos frontières. L’auteur dresse également le portrait de collègues bibliothécaires issus de l’immigration.
 
Interviewé par Philippe Colomb, Mourad, Syrien d’une quarantaine d’années,  ancien directeur d’une chaîne de TV dans son pays, nous raconte son périple pour arriver en France avec sa famille, comment il est devenu « migrant », ses combats, ses victoires pour s’intégrer dans la société française.
 
En fin de rencontre, le voile se lève (enfin) sur le sujet annoncé « Être bibliothécaire et migrant ».
Présentation du projet porté par la commission formation de l’ABF ayant pour objectif d’aider, de faciliter l’accès au métier de bibliothécaire par les populations migrantes, à travers une VAE et la mise en place d’une certification. Ce projet, en cours de réflexion a été présenté à l’OFII (Office français de l’immigration et l’intégration).

La rencontre se termine par les retours d’expériences menées dans différentes bibliothèques et par la présentation des ateliers de conversation à la Bpi.

 
Bibliothécaire, entrepreneur-euse en devenir

Modérateur : Sébastien Lagarde, secrétaire général adjoint de l’ABF, chargé de la vie de l’association.
Intervenants : Jean-Philippe Accart, directeur de la bibliothèque et des archives de l’école hôtelière de Lausanne, Suisse – Elise Pelletier, assistante HES, Haute Ecole de Gestion de Genève, Suisse – Philippe Guillerme, directeur adjoint chargé de la culture, communauté de communes Creuse Confluence.
 
Les bibliothécaires sont-ils des entrepreneurs qui s’ignorent ? Certes, les attributs classiques de l’entrepreneur – capacités stratégiques, d’innovation, d’investissement personnel, de persévérance… –  sont  généralement réservés aux chefs d’entreprises ; mais ne trouve-t-on pas des qualités comparables chez les professionnels des bibliothèques ?
3 témoignages qui replacent le rôle central du bibliothécaire, celui de créateur de lien.

Support de présentation de Philippe Accart, © Farida Chikar

Ces 15 dernières années le métier de bibliothécaire a considérablement évolué ; des médiations à tous les niveaux ont été mises en place mais il faut rester attentif aux évolutions qui se produisent dans les autres secteurs d’activité. Les intervenants incitent à l’ouverture du métier à d’autres outils moins classiques de type marketing.
Le bibliothécaire doit être actif et proactif au niveau des compétences.
Elise Pelletier a interrogé des recruteurs en leur demandant quel profil de bibliothécaire ils recherchaient.
Ce qu’ils veulent, ce sont des négociateurs sachant intervenir  à tous les niveaux face aux changements dans notre métier : qu’est-ce qu’il est prêt à accepter ? Comment est-il prêt à évoluer ? Comment fait-il face à une demande forte ?  Est-il prêt à se diversifier ?…
Cela demande agilité et adaptation de la part du bibliothécaire.
 
La rencontre se termine par un questionnement sur la formation des bibliothécaires-négociateurs : comment former les négociateurs ? A-t-on les bonnes formations ?…

 
Formation tout au long de la vie

Modératrice : Sylvie Larigauderie, vice-présidente de l’ABF, chargée de la formation
Intervenant-es : Aurélie Frimaudau, responsable de l’espace informatique, bibliothèque et ludothèque du Haillan – Raphaël Casadesus, bibliothécaire et protagoniste du film Atelier de conversation – Emmanuelle Floch-Galaud, responsable de la bibliothèque de l’ISPED, département Sciences du vivant et de la santé, université de Bordeaux.
 
S’il est reconnu que les bibliothèques publiques sont indissociables de l’apprentissage tout au long de la vie, leur mission éducative n’est pas totalement acquise dans la conscience collective. Comment faire adhérer les citoyens, les partenaires, les décideurs au rôle fondamental qu’elles jouent dans la société apprenante ?
La bibliothèque est aujourd’hui le nouveau lieu d’expression d’une forte demande en (auto)formation. Cette demande, dépendante pour partie de l’offre que la bibliothèque parvient à réunir et du niveau de formation de l’usager, remet également en question le rôle de médiation des bibliothécaires, modifiant sensiblement leur approche du métier.
Durant cette rencontre, il a été question de la mission éducative des bibliothèques publiques et du rôle des bibliothécaires dans cette mission.
Aurélie Frimaudau, bibliothécaire-formatrice, a témoigné de l’habilitation de l’espace informatique de la bibliothèque du Haillan, donnée par l’Education nationale,  pour la mise en place de la formation B2i adultes.
Raphaël Casadesus, bibliothécaire à la Canopée (Paris), protagoniste du film Atelier de conversation, a quant à lui, évoqué les ateliers de conversation langues étrangères à la Bpi. Son intervention a été complétée par Farida Chikar, du service autoformation, bibliothécaire animant les ateliers Premiers pas en français et les ateliers de conversation FLE à la Bpi.
 

Quel rôle pour les associations professionnelles ?

Modérateur : David Leclerc, vice –président du groupe ABF Nord-Pas-de-Calais
Intervenant-es : Sébastien Lagarde, secrétaire général adjoint de l’ABF, chargé de la vie de l’association – Anne-Marie Bock, co-présidente de l’ABD – Nicolas Blondeau, président de l’ACIM – Marine Bedel, présidente de l’ADBGV – Christophe Péralès, président de l’ADBU.
 
En introduction, présentation des associations représentées :
 
L’association pour la coopération des professionnels de l’information musicale (ACIM
Créée en 1989, cette association a pour but de promouvoir la diffusion de la documentation musicale en tous lieux et principalement dans les bibliothèques et institutions publiques, de participer à toute action de coopération entre les organismes assurant la collecte, le traitement, la conservation et la diffusion de la documentation musicale. Elle déploie son activité dans différents domaines pouvant comprendre, sans caractère limitatif, l’organisation de rencontres nationales des bibliothécaires musicaux, la gestion d’un portail et une liste de diffusion sur Internet, la réalisation et la diffusion d’un bulletin d’informations, l’animation de groupes de travail. Elle propose des dossiers juridiques sur les évolutions règlementaires, sur la PDCM4 (classification musicale utilisée dans les bibliothèques publiques), etc.
 
L’association des bibliothécaires de France(ABF
L’ABF est la plus ancienne association professionnelle de bibliothécaires en France. Elle a été fondée en 1906 et est reconnue d’utilité publique en 1969. Elle est la seule à regrouper des professionnels de tous types d’établissements quels que soient leur grade ou leur fonction. C’est également la plus importante en France en termes d’adhérents avec plus de 3 000 membres. Son action s’articule autour d’un Conseil national, composé des présidents de 22 groupes régionaux qui mènent des actions de proximité. Cette action s’organise autour de commissions thématiques. L’association se veut un lieu d’échange constant sur tous les sujets concernant les bibliothèques, leurs publics et leurs personnels. Elle organise à ce titre un congrès annuel, des journées professionnelles et des voyages d’étude. Elle contribue également à l’information professionnelle en publiant la revue «Bibliothèque(s)», des guides pratiques et des manuels pédagogiques, la collection «Mediathèmes» et dirige le Métier de bibliothécaire, ouvrage édité au Cercle de la librairie et remis à jour régulièrement.
 
L’association des directeurs et des personnels de direction des bibliothèques universitaires et de la documentation (ADBU)
Créée en 1974, l’ADBU est composée des personnes physiques agents publics de catégorie A (ou équivalent hors fonction publique) exerçant des fonctions de responsabilités. Elle œuvre à la reconnaissance et au développement de la fonction documentaire dans les établissements placés sous la tutelle de Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. A ce titre, elle a fusionné en avril 2012 avec l’AURA (Association des utilisateurs du réseau ABES). Elle milite également pour la reconnaissance et le développement des bibliothèques universitaires et assimilées dans l’économie de l’édition académique et au développement des réseaux documentaires régionaux, nationaux et internationaux. L’association est administrée par un Conseil d’administration de 10 membres. Elle comprend 5 commissions : – Evolution des métiers et compétences – Documentation et pédagogie – Pilotage et évaluation – Recherche et documentation – Signalement et systèmes d’information. Elle organise un congrès annuel et participe aux congrès nationaux et internationaux des autres associations professionnelles.
 
L’association des directeurs de bibliothèques municipales et intercommunales des grandes villes de France
(ADBGV
L’ADBGV a été fondée en 2002 et recrute ses adhérents parmi les personnels de direction de bibliothèques municipales ou intercommunales. Présidée par un directeur de bibliothèque et administrée par un Conseil d’administration, cette association tente de répondre aux problèmes spécifiques de ces établissements en mutualisant expériences et savoir-faire.
 
 
L’ association des directeurs de bibliothèques départementales de prêt (ADBDP) a été fondée en 1987, juste après la décentralisation des bibliothèques centrales de prêt, pour offrir aux responsables des BDP un lieu de concertation et de réflexion sur leur action. L’ADBDP représente les intérêts communs des bibliothèques départementales de prêt auprès des institutions et participe aux grands débats nationaux en matière de bibliothèques.
Suite au changement de nom des Bibliothèques départementales, L’association a décidé également de changer de nom lors de son dernier congrès annuel à Strasbourg le 20 septembre 2017: elle s’appelle donc l’Association des bibliothécaires départementaux (ABD) et n’est plus ouverte qu’aux seuls directeurs ou directeurs-adjoints, mais à l’ensemble des agents travaillant dans des bibliothèques départementales.

 
Les associations professionnelles jouent un rôle important dans le domaine de la coopération entre bibliothèques. Elles constituent un lieu d’échanges et de débat pour une profession qui s’interroge aujourd’hui sur les orientations à donner au métier et aux collections dans un contexte en pleine évolution. Dans ce paysage, on constate un grand éparpillement entre les associations professionnelles françaises, internationales, les associations propres à un type d’établissement ou liées à un type de support. Elles se retrouvent cependant toutes en termes d’objectifs et de missions. Elles offrent à leurs adhérents les moyens de  partager leurs expériences, de mutualiser leurs pratiques, d’échanger des services et des actions, de constituer des réseaux.
Elles ont pour missions d’accompagner leurs adhérents dans leur recherche d’emplois, de promouvoir les métiers de la gestion de l’information, de permettre aux professionnels de se former et de s’informer, de représenter les professionnels au sein des instances locales, nationales ou internationales.
 
Plusieurs questions ont été soulevées durant la présentation : trouver des points de rencontre entre les associations professionnelles, le manque d’adhérents dans les associations professionnelles, la situation « moribonde » de l’IABD (Interassociation Archives, Bibliothèques, Documentation) et son éventuelle dissolution, le manque de visibilité, …
Toutes (les associations) expriment la volonté de travailler ensemble sur certains sujets mais se posent la question du comment.
L’ABF, étant l’association recueillant le plus d’adhérents, ne pourrait-elle pas jouer un rôle de fédération ?
 
Les associations des bibliothèques suisses ont fusionné récemment après 2 ans de négociation, pour créer une nouvelle association, Bibliosuisse. Réunissant plus de 2500 bibliothèques et collaboratrices et collaborateurs, celle-ci sera une puissante organisation de défense de leurs intérêts.
Bibliosuisse commencera son activité le 1er janvier 2019. Elle défendra les intérêts de tous les types de bibliothèques et de leur personnel, sera responsable de la formation professionnelle tout comme de la formation continue et se chargera de la communication au sein du monde professionnel, qu’elle représentera d’une seule voix vis-à-vis de l’opinion publique. La nouvelle association vise à interpeller et à intégrer d’autres groupes d’intérêts professionnels. Ceux-ci peuvent continuer de cultiver leurs intérêts spécifiques en tant que sections, contribuant ainsi à faire de l’association la voix puissante des bibliothèques suisses.
 
En conclusion, je retiendrais l’intervention, très positive de Dominique Lahary qui reprend la Règle du 90 – 9 – 1 concernant l’usage des réseaux sociaux :

– Concernant le nombre d’adhérents peu nombreux, il rappelle que :
90 % de passifs : ceux qui se contentent de consulter le site,
9 % d’actifs : ceux qui utilisent et font vivre le contenu en réagissant, en partageant, c’est en réalité grâce à eux que l’information se propage, que le buzz se crée,
1 % de créateurs : ceux qui créent le contenu, ils sont essentiels car sans eux le site n’existe pas ! [3]Il faut noter que l’immense majorité des internautes passe sans pour autant partager leur opinion avec la communauté. Les quelques opinions qui sont postées ont donc une énorme influence sur le reste du web. 
Il en va de même pour le comportement des bibliothécaires face aux associations professionnelles. Donc, rien d’alarmant ou de dramatique.
L’essentiel c’est d’avoir des associations professionnelles diverses qui peuvent s’exprimer avec une certaine liberté et dont la capacité militante n’est pas empêchée par les structures.
Si les bibliothécaires n’adhérent pas, ce n’est pas grave. Certains ne sont pas « associatifs » « dans leur tête » mais contribuent intellectuellement à faire avancer la réflexion à travers des collectifs.
Tout cela est complémentaire et plutôt positif.
– Concernant le manque de visibilité, Dominique Lahary déclare que les associations doivent se moderniser, qu’elles doivent savoir utiliser les moyens modernes, les outils en ligne, pour que la représentation démocratique puisse se faire. Il souligne au passage, qu’une association est un outil… qui peut servir, qui peut mourir et qu’il faut rester vigilant.
Concernant l’avenir de l’IABD, Dominique Lahary considère qu’il serait erroné de la dissoudre, celle-ci pouvant encore servir. C’est une association loi 1901, très souple et conforme aux attentes des bibliothécaires.
Il ne faut donc pas s’embarrasser des structures mais plutôt, s’en servir.
Soyons pragmatiques en créant par exemple, un cercle de bibliothécaires « interassociatifs » à géométrie variable, ponctuellement et en fonction des dossiers, qui permettra de travailler ensemble.

Rencontrer et accompagner les citoyens dans la formation avec les MOOCs

Modératrice : Anne-Gaëlle Gaudion, bibliothécaire formatrice
Intervenant-es : Valentin Caron, chargé du projet Adopte un MOOC à la bibliothèque de la Cité des Sciences et de l’Industrie. – Anne Baudot, chargée de l’accompagnement aux Moocs à la médiathèque Gilbert Dalet de Crolles.
 
Deux témoignages d’événements autour des MOOCs, l’un réussi, mis en place en septembre 2017 à la bibliothèque de la Cité des Sciences et de l’Industrie, et l’autre ayant rencontré un échec cuisant, à la bibliothèque de Crolles.
 
Anne-Gaëlle Gaudion débute cette rencontre en rappelant ce qu’est un Mooc :
 
Le terme MOOC est un acronyme anglais. Le M signifie « massive ». Ce qui veut dire que le nombre de participants aux cours est illimité. O signifie « open ». Les cours sont donc ouverts à tous les internautes, quel que soit leur âge, leur nationalité ou leur niveau d’études. En général, les cours sont gratuits. Le second O signifie « online », soit en ligne en français. L’ensemble des cours se tiennent sur internet. Enfin, le C signifie « course », soit cours. Ce sont de vrais cours qui affichent des objectifs pédagogiques, comme les cours classiques qui se donnent dans les universités.
La durée d’un MOOC est fixe. Un MOOC dure entre 5 et 9 semaines. Durant ce laps de temps, les étudiants du monde entier peuvent échanger, partager et s’entraider sur les forums et les réseaux sociaux. Ces interactions constituent la nouveauté de ce système pédagogique.
Chaque semaine, des vidéos, des quiz ou encore, des textes sont mis en ligne. Ils composent le contenu du cours. Ils sont hébergés sur une plateforme dédiée aux MOOCs, comme Coursera ou FUN MOOC. Ces plateformes sont conçues pour pouvoir faire face à l’important trafic généré par ces cours. Pour accéder au MOOC de son choix, l’étudiant doit simplement s’inscrire sur la plateforme. Avec certains MOOCs, il a même la possibilité de valider ses acquis par un certificat.(Source: « Apprendre avec les MOOCs », FUTUREMAG, 16 novembre 2015)
Une étude récente de l’Institut Mines-Télécom révèle que 8 % seulement des inscrits à un MOOC, le terminent. Les dernières statistiques du baromètre numérique indiquent que 14 % des Français ont identifié internet comme étant un moyen de formation.

Différents types d’utilisateurs de MOOCs ont été identifiés :

  • les non démarreurs : ceux qui se sont inscrits sans suivre le MOOC ensuite,
  • les velléitaires : ont fait la démarche de s’inscrire mais se rendent compte que le MOOC ne correspond pas à leurs attentes,
  • les picoreurs : « picorent » au gré de leurs besoins -> c’est la majorité,
  • les déterminés : vont jusqu’au bout du MOOC, jusqu’à la certification (les 8 %)

Les principales causes d’abandon :

  • le manque de temps,
  • l’aspect technique : il faut un niveau de compétence de base, une certaine aisance de l’outil informatique,
  • le contenu est trop difficile, pas adapté,
  • la baisse de motivation.

Il est donc important, de proposer des sessions de MOOCs en bibliothèques afin de recréer du lien, le suivi d’un MOOC étant une activité solitaire. recréer du lien, le suivi d’un MOOC étant une activité solitaire.

Valentin Caron, chargé de l’événement Adopte un MOOC, mis en place sur une journée, en septembre 2017 à la bibliothèque de la Cité des Sciences et de l’Industrie, note que l’objectif du nombre de personnes ayant participé a été atteint.
Il temporise en précisant que seuls les ateliers ont rencontré du succès auprès des usagers habituels de la bibliothèque ; les conférences, master-class et autres rencontres, ont, quant à elles, touché peu de public (des professionnels : universitaires, collègues bibliothécaires).
Anne Baudot nous expose les raisons de l’échec de l’évènement mis en place à la médiathèque de Crolles (0 inscrit).
Il s’agissait de créer un « wikimooc » c’est-à-dire un MOOC expliquant comment mettre du contenu sur Wikipédia.
Le projet prévoyait l’organisation d’un atelier une fois par semaine, avec mise à disposition de matériel, de ressources, du référent numérique et de deux « wikipédistes ».
Malgré l’utilisation de moyens de communication diversifiés (affiches, flyers, newsletter, portail,…), personne ne s’y est inscrit.
Anne Baudot pense que cet échec est dû au manque de connaissances sur le sujet par l’équipe, à l’absence de concertation en amont avec les « wikipédistes » et enfin qu’une sensibilisation du public aurait dû avoir lieu avant la mise en place de l’événement.
 
En conclusion :

  • – sélectionner des MOOCs pertinents dans leur contenu : https://mooc-francophone.com   et http://www.annuaire-mooc.fr -> deux plateformes recensant les MOOCs,
  • – mener une réflexion sur la rematérialisation en montant des groupes classes au sein des bibliothèques,
  • – mettre en place un plan de communication efficace.

 
Les intervenants étaient intéressants et maîtrisaient leurs sujets. Les temps de rencontre et d’échange, instructifs et stimulants, étaient nombreux et variés, à l’image du mixer de l’affiche du Congrès 2018.
Un petit bémol toutefois sur la qualité du son dans la salle Rencontre rendant les échanges souvent inaudibles.

Visuel du Congrès ABF 2018

Publié le 18/06/2018 - CC BY-SA 4.0

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