Atelier « Bons plans à Paris » : objectifs et évolution

Lancés en 2021 face aux effets de la hausse du coût de la vie, les ateliers « Bons plans à Paris » ont évolué pour répondre au mieux aux besoins des publics de la Bibliothèque publique d’information (Bpi).

© Isaiah Bekkers / Unsplash

Accompagner les publics précaires face à la hausse du coût de la vie

L’accélération de l’inflation depuis le milieu de l’année 2021 a considérablement affaibli le pouvoir d’achat des Français·es, que ce soit en matière d’alimentation, d’énergie ou de logement. De +1,6% en 2021, à +5,2% en 2022 (avec une prévision à +5% pour l’année 2023), l’augmentation des prix s’est installée durablement et pèse sur le budget des ménages les plus modestes (voir L’essentiel sur… l’inflation et le Point de conjoncture du 7 septembre 2023, de l’Insee).

Les étudiant·es sont particulièrement fragilisé·es : selon une enquête réalisée par l’Ifop et l’association de distribution d’aide alimentaire COP1 (2023), « 1/3 d’entre eux saute « souvent » ou « de temps en temps » un repas par manque d’argent et 45 % craignent de tomber dans la pauvreté  ». À Paris en particulier, le coût de la vie augmente : les tarifs des transports publics, les dépenses de santé, le prix de l’immobilier… Selon l’Insee, « les prix en région parisienne dépassent de 7 % ceux de la province » !

Dans ce contexte, le rôle social des bibliothèques est plus que jamais d’actualité, et c’est une des missions prioritaires de la Bpi. Dans le cadre d’un plan d’action visant à renforcer l’accueil et l’accompagnement des publics du champ social (2021), un atelier intitulé « Bons plans à Paris : à la découverte des bonnes adresses de la capitale » a été mis en place en juin 2021. Inspiré de l’atelier « S’installer à Paris », créé en 2014 et interrompu en 2016, les « Bons plans à Paris » s’adressent à un public d’étudiants précaires, mais également à tout public susceptible de connaître une situation de précarité (demandeurs d’emploi, retraités, travailleurs pauvres, etc.), ou souhaitant tout simplement découvrir Paris sous un angle nouveau.

L’objectif est de présenter aux participant·es des ressources utiles pour profiter de la ville sans se ruiner : idées de sorties ou d’activités bon marché voire gratuites, bonnes adresses, lieux de solidarité, offres culturelles, aides sociales, etc.

Le contenu est régulièrement mis à jour et enrichi, notamment grâce aux « bons plans » que les participant·es nous font aussi découvrir.

Une équipe de six bibliothécaires s’est constituée pour construire le contenu et le format de l’atelier. Des ressources documentaires ont été compilées dans un tableau puis regroupées en plusieurs thématiques : les ressources généralistes, les transports, la restauration, les activités culturelles, la santé et le bien-être, les bibliothèques, le sport, le logement et la recherche d’emploi. Ce travail a permis de créer un diaporama de présentation, ainsi qu’une bibliographie composée d’ouvrages extraits du fonds « Vie pratique ».

Dans un premier temps, l’atelier a été programmé une fois par trimestre (en octobre, en janvier et en juin), et sa durée était d’1h30. Deux bibliothécaires animaient l’atelier dans un format « magistral », déroulant le diaporama de présentation, tout en invitant les participants à prendre la parole pour faire des remarques, poser des questions ou partager une expérience.

Favoriser les échanges et la participation pour s’adapter aux attentes du public

Bilan et points d’amélioration

À partir de janvier 2022, un premier bilan a été dressé : la fréquentation de l’atelier s’est révélée satisfaisante, et le public cible a répondu présent. Le format de présentation a cependant été jugé trop rigide, n’encourageant pas suffisamment les interactions.

Des ateliers en trois temps plus participatifs

Après réflexion, une nouvelle formule en trois temps a été élaborée : dans une première partie, les bibliothécaires animateur·ices présentent les ressources généralistes en se focalisant sur les thématiques essentielles que sont le logement, le transport, l’alimentation, la santé, et les bibliothèques.

Les thématiques plus récréatives que sont le sport, les loisirs et la culture, sont abordées dans une seconde partie organisée de manière plus participative. Les usager·ères sont invité·es à explorer de façon autonome les ressources proposées en naviguant sur les sites internet présentés dans le diaporama, et en consultant les ressources documentaires mises à disposition (ouvrages, flyers).

L’atelier se termine par un temps de restitution et d’échange autour des ressources, qui peut prendre la forme de l’organisation d’une « journée idéale » composée des bons plans préférés de chacun.

Pour mettre en œuvre cette nouvelle version de l’atelier, quatre ordinateurs portables connectés au wifi sont mis à disposition du public. Les participant·es qui le souhaitent peuvent laisser leur adresse e-mail pour recevoir le support de présentation par courrier électronique. Cette nouvelle formule a permis des échanges plus spontanés entre les participants, et a instauré une ambiance dynamique et conviviale.

Des ateliers moins longs mais plus fréquents

Un autre point d’amélioration concernait la durée de l’atelier. En effet, les 1h30 de présentation décourageaient parfois les inscriptions, en particulier celles des étudiant·es qui ont besoin de consacrer du temps à leurs révisions. L’atelier a donc été réduit à 1h, mais sa fréquence de programmation a augmenté puisqu’il est désormais proposé une fois par mois (excepté au mois d’août) depuis le début de l’année 2023.

Un ajustement des thématiques

Enfin, l’expérience des bibliothécaires a montré que certaines thématiques n’étaient pas appropriées au contenu de l’atelier : il est effectivement compliqué de trouver des « bons plans » pour se loger à Paris ou pour trouver un emploi. Ayant fait le constat du caractère déceptif que ces sujets pouvaient revêtir, il a été décidé de ne plus en faire mention directement. En revanche, nous avons ajouté une thématique « shopping » au diaporama.

Lien social et diversité des publics

À ce jour, le format de l’atelier semble répondre aux attentes du public. Entre juin 2021 et octobre 2023, 173 personnes ont participé à l’atelier (soit près de 7 personnes par séance en moyenne).

Grâce à un questionnaire anonyme que nous distribuons en début d’atelier, nous avons pu confirmer la présence majoritaire d’étudiant·es (32%), tout en constatant une importante mixité sociale (26% de personnes en recherche d’emploi, 16% d’actif·ves, 13% de retraité·es) et générationnelle (20% sont âgés de 18 à 24 ans, 34% de 25 à 39 ans, 29% de 40 à 59 ans, et 17% de 60 ans et plus).

Le public étranger est également très présent, puisqu’il représente 45% des participant·es.

Enfin, on note que le public n’est pas uniquement composé de franciliens : 7,5% des participant·es sont de passage dans la capitale. Il s’agit de touristes ou de visiteurs et visiteuses du Centre Pompidou venus profiter des offres culturelles de la Bpi (notamment l’espace d’exposition), et qui découvrent l’atelier grâce à l’annonce sonore. Cette dernière est en effet notre outil de communication le plus efficace (59% des participants s’inscrivent grâce à elle), suivi par le programme papier de la bibliothèque (32%), le site internet (7%) et le bouche-à-oreille (2%).

Les retours des participant·es à la fin de l’atelier sont toujours très positifs, et les échanges très enrichissants. Certaines séances sont particulièrement conviviales, et répondent à un besoin de lien social et de rencontres (il est arrivé que des participant·es s’échangent leurs numéros de téléphone à la fin de l’atelier !). Cet atelier est également l’occasion de valoriser les collections et de faire connaître aux usager·ères toute l’offre de médiation de la bibliothèque (action culturelle, ateliers, permanences, autoformation, cinéma documentaire, etc.) et de ses partenaires.

Publié le 29/11/2023 - CC BY-SA 4.0

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Sommaire

Le moral des chefs d’entreprise fléchit et la confiance des ménages dans la situation économique peine à se redresser
L’inflation continuerait de refluer d’ici la fin de l’année, mais plus lentement qu’au printemps
La consommation des ménages rebondirait légèrement au second semestre 2023, mais l’investissement des entreprises pourrait marquer le pas
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