L’avis des bibliothécaires sur Akeji, le souffle de la montagne
Prix du public Les yeux doc 2024

Sarah Guillier de Chalvron – Médiathèque de Cornebarrieu (31)

Le vent se lève, les paysages et les montagnes d’un Japon aux allures ancestrales se dessinent. Le décor est posé, son influence et son tempo vont scander tout le film de Mélanie Schaan et Corentin Leconte. Akeji, accompagné de sa femme Asako, vivent en pleine nature, seuls, en symbiose parfaite avec les éléments. Ancien samouraï, il est un maître de la calligraphie et grâce à son art il capte le souffle du vent, la quintessence de toute chose. Hors du monde mais pas du temps, les saisons passent, le cycle de la vie poursuit sa course. Ce même cycle dans lequel Akeji et Asako inscrivent leur pas et leurs rituels. Ce film, comme les peintures d’Akeji, a réussi à capturer les images et les sensations de leurs empreintes sur ce monde. Un magnifique film-témoignage, fort et sensible.

Maïwenn Soumpholphakdy – Médiathèque La Grande Passerelle à Saint-Malo (35)

Akeji Sumiyoshi est un peintre à la fois reconnu et mystérieux. Bien qu’il soit toujours resté à l’écart de sa notoriété et de son public, nous le découvrons aujourd’hui dans son intimité, au cœur de son art. Mélanie Schaan et Corentin Leconte nous présentent un film en toute simplicité mais qui pourtant nous transmet toute l’énergie des éléments. Entre poésie et tradition, nous pénétrons au centre d’une nature imprégnée de vie qui semble répondre au couple. Aucune action n’est jouée, rien n’est prémédité dans ce documentaire aussi beau qu’envoûtant. Face à cela, les déplacements d’Akeji en ville nous sont présentés de manière abrupte, mettant en évidence le contraste de nos modes de vie et nous forçant ainsi à les mettre en perspective. 

Florence Gardier et ses collègues – Bibliothèque de Reims (51)

Ce film documentaire relate dans un style lent et contemplatif, la vie d’Akeji Sumiyoshi, artiste-peintre, de 85 ans, dans la vallée d’Himuro, au Japon. Grâce aux très belles images des deux réalisateurs, Corentin Leconte et Mélanie Schaan, la grandeur des paysages est très bien mise en valeur. L’artiste comme les spectateurs sont emmitouflés dans un écrin de verdure, où la forêt occupe la place principale. Le jeu des lumières et le souffle du vent lui donnent d’infinies variations. En adoptant une vie simple et isolée de la civilisation, le travail d’Akeji se fond dans ce milieu naturel. Ses statues en pierre, ensevelies de mousse, trouvent leur juste place dans le paysage, et le peintre réinvente également ses différentes palettes de couleurs grâce aux végétaux. Dans le cycle immuable des saisons, sous le regard des animaux et des esprits de la forêt, le film dessine le portrait émouvant d’un couple de vieillards, proches de la mort, et dont la sérénité se transmet aux spectateurs. 

Jean-Loup Hazaël-Massieux – Bibliothèque La Fouillotte à Blénod-Lès-Toul (54)

Un beau film empreint de paix et de sérénité, nourri de silence, d’harmonie avec la nature : on retrouve le silence de L’île nue de Kaneto Shindo et l’isolement recherché dans Le Meurtre du Commandeur d’Haruki Murakami. J’aurais aussi envie d’associer ce documentaire au film d’animation Brendan et le Secret de Kells de Tomm Moore et Nora Twomey pour la place donnée à la calligraphie et à la nature. L’harmonie unit la peinture et la nature, la musique et le vent et certaines touches viennent donner des allures impressionnistes à cette belle réalisation dont le caractère asiatique m’a également rappelé le magnifique film de Tatsushi Ōmori, Dans un Jardin qu’on dirait éternel. C’est justement cette éternité qui semble être le propos du film, clin d’œil à Héraclite.

Isabelle Louis – Médiathèque du Var (83)

Ce film nous amène dans l’univers d’ Akeji et Asako dans la vallée de Himuro , Maître de sabre et de calligraphie, l’artiste japonais Akeji Sumiyoshi vénérait la nature et vivait loin du monde, avec son épouse Asako. Mélanie Schaan et Corentin Leconte, qui ont réalisé le documentaire « Akeji, le souffle de la montagne » nous conduisent au cœur même de la vie intime de ce couple. On suit leur mode de vie épuré de la vie moderne. On y découvre leur manière de vivre, de travailler, leurs interactions avec l’extérieur dans un rythme ou l’art, la pensée, le mode de vie simple, nous amène à réfléchir sur notre propre vie. J’ai trouvé ce film magnifique, on sent une force dans ce couple qui se soutient tous les jours face aux difficultés de leur vie.