L’éco-gestion des collections : une question de politique documentaire ?
par Florence Rodriguez, cheffe du service Maintenance des collections et retraitement à la Bpi

Intervenante sur le sujet lors d’une conférence le samedi matin et membre de la commission bibliothèques vertes, j’allais au congrès avec l’envie de partager autour des thématiques d’éco-gestion des collections, de leur sélection à leur réemploi ou recyclage.
Et bien je n’ai pas été déçue !

D’abord, plusieurs acteurs de l’économie sociale et solidaire étaient présents sur la partie salon. Pour présenter des dispositifs de revente facilitée depuis la promulgation de la loi Robert – sur laquelle était proposée aussi une table ronde – ou des initiatives de plus en plus répandues telles que des braderies ou des boîtes à livres.

Cette année, le congrès proposait un programme du salon professionnel avec des mini conférences et des temps de rencontre avec les différents exposants. Grâce à ce nouveau format, très riche, j’ai pu rencontrer plusieurs acteurs de cet écosystème qui essaient de réduire leur empreinte carbone. Je pense notamment à des fabricants de fournitures tels que Tackotec ou les Éditions des 400 coups, venues du Canada où se posent les mêmes questions de l’importation de la pâte à papier et son recyclage.

Nous avons eu confirmation, lors de la rencontre avec la commission Bibliothèques vertes, que tous les acteurs de la profession partageaient ces problématiques et souhaitaient les intégrer à leurs projets. Comment acheter responsable ? Équiper en réduisant les déchets et les matériaux plastiques ? S’inscrire dans une démarche d’économie circulaire ?

Si nous n’avons pas pu apporter de réponses à toutes ces questions, cette rencontre a permis de présenter le fonctionnement de la commission pour donner des pistes de réflexion et ce furent des échanges très enrichissants.

Les fonds-flottants, le désherbage, les retours d’expérience avec des structures telles que Mots & Merveilles : les thématiques du recyclage et des différentes filières possibles de réemploi des collections retirées des rayonnages étaient présentes dans de nombreuses interventions.
J’ai pu par ailleurs discuter de ces questions, dont s’emparent aussi les Agences Régionales du Livre et de la Lecture sur tout le territoire, avec celle des Hauts de France présente au congrès. C’est inspirant et prometteur, en particulier pour les prochains rendez-vous : la sortie du livre collective Engager les bibliothèques dans la transition écologique en novembre, la journée d’étude qui aura lieu le 12 décembre prochain et les différents groupes de travail dans le cadre de la Concertation sur la transition écologique dans les bibliothèques au ministère de la Culture.

Mon intervention le 10 juin s’est très bien passée. J’ai pu donner des éléments de contexte qui expliquent en partie pourquoi la consolidation, les réparations, les conditions d’exposition, de consultation, le réemploi ou recyclage sont si rarement intégrées aux politiques documentaires et des idées d’amélioration des circuits des documents pour les rendre plus durables.

Ce fût là aussi suivi d’échanges très fructueux, en particulier sur la formation et les nouvelles compétences à acquérir pour s’emparer de ces sujets. Le lien avec les questions de politique documentaire semble aujourd’hui bien plus évident pour les collègues qu’il n’a pu l’être par le passé et la question du développement durable les nourrit au quotidien.

Enfin, je salue, la grande qualité d’organisation de ce congrès et les conditions dans lesquelles nous avons été accueillis par des équipes de bénévoles chaleureux et efficaces en ce lieu un peu magique qu’est le Kursaal. Un grand merci à eux !

Idée d’amélioration pour 2024 : un congrès zéro déchet ?