Objectif de l'action :
Les enseignants des classes spécialisées UPE2A (Unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants) formulent régulièrement des demandes pour participer aux ateliers EMI de la Bpi, mais le niveau de langue requis dans le parcours traditionnel est trop élevé pour qu’ils puissent en bénéficier.
Le service Autoformation de la Bpi travaille par ailleurs avec ce public juste avant sa scolarisation, par le biais des accueils des groupes de Mineurs Non Accompagnés encadrés par France terre d’asile, La Croix-Rouge ou encore la Halte Humanitaire de la Fondation Armée du Salut. Dans le domaine de l’EMI, la Bpi met en place depuis plusieurs années des ateliers à destination des scolaires.
Cette double expertise de la Bpi dans les domaines du FLE et de l’EMI a permis de construire une formule d’atelier de Français sur objectif spécifique (FOS) autour des médias.
À travers des échanges et des débats, les élèves apprennent un vocabulaire spécifique et développent leurs compétences concernant le décryptage des nouveaux médias, des réseaux sociaux et des recherches sur internet.
Les objectifs de cette pédagogie de projet sont nombreux et croisent diverses compétences :
- Encourager une entrée diversifiée dans la langue française ;
- Développer des compétences langagières, techniques et numériques (acquisition de vocabulaire spécifique sur les médias et les nouvelles technologies) ;
- Pratiquer le français dans un cadre non scolaire ;
- Faire réfléchir l’élève sur ses usages des médias et des réseaux sociaux.
Description de l'action :
En amont de la séquence, il est très important de demander à l’enseignant le nombre d’élèves et leur niveau de langue. Cela permet de mobiliser plus au moins de bibliothécaires (entre 2 et 4) et d’ajuster les notions et sujets proposés.
L’atelier dure 2h, avec un temps d’introduction générale, permettant de présenter les objectifs et d’aborder des notions d’EMI :
- Les réseaux sociaux : définition, typologie, liste de sites ;
- Le fonctionnement et les usages des réseaux sociaux (divertissement, contacts avec les amis/famille,
information, achats, etc.) ;
- Leur utilisation d’internet ;
- Un profil, une identité numérique ;
- Comment s’informent-ils ? ;
- Les sources d’information, la vérification de l’information, les faits et opinions, les fake news/fausses
informations.
Deux parcours possibles sont proposés. L’ensemble des élèves peut participer à un même parcours ou le groupe peut-être divisé en deux, à décider avec l’enseignant et les élèves en fonction de leur habilité à être plus ou moins à l’aise à l’oral.
Parcours 1 – L’identité numérique et les réseaux sociaux.
À travers des scénettes (2/3 personnes), les élèves vont débattre sur leurs usages des réseaux
sociaux.
Exemples de scénettes :
– Vous êtes parent, vous vous inquiétez car votre enfant passe trop de temps sur son portable et ne sort jamais de sa chambre. Votre conjoint trouve que ce n’est pas grave : 3 personnages, les 2 parents et l’ado.
– Votre ami a partagé ses identifiants tik tok avec quelqu’un d’autre, vous le mettez en garde contre les dangers de ne pas maîtriser son identité numérique.
– Faut-il interdire les portables au collège/lycée : vous êtes 3 élèves, l’un défend qu’il faut complètement les interdire, l’autre les autoriser largement, le 3ème adopte une position mesurée.
Parcours 2 – Les fausses informations.
Les élèves effectuent des recherches sur les ordinateurs à partir de “fake news”.
Le principe est de leur faire comprendre l’importance des mots clés dans une recherche et de la vérification des sources d’informations. Quelles sont les questions à se poser face à une information ? Qui, quoi, où, quand, pourquoi, comment ?
Exemples de sujets :
– La Terre est plate.
– Les Américains n’ont jamais marché sur la Lune.
– Les filles sont moins douées pour les sciences que les garçons.
– Les fumées blanches des avions contiennent des produits chimiques.
Pour la dernière partie de l’atelier, la classe se retrouve dans son ensemble pour une présentation et une discussion autour des scénettes et des résultats de leurs recherches sur internet. Aborder l’information à travers le prisme du débat est pertinent pour des élèves dont la maîtrise de la langue française est en cours d’acquisition.
Périodicité de l'action :
1 fois par mois.
Moyens humains et techniques :
2 à 4 bibliothécaires, en fonction de la taille du groupe.
Résultat et perspective :
Les demandes pour ces ateliers sont importantes et semblent réunir des préoccupations actuelles majeures dans les bibliothèques publiques, à savoir des médiations pour les publics allophones et l’EMI.
Les ateliers sont rapidement complets dès le début de l’année scolaire.
Nous avons associé les Casnav (Centre académique pour la scolarisation des élèves allophones nouvellement arrivés et des enfants issus de familles itinérantes et de voyageurs) pour notamment communiquer auprès des professeurs des classes UPE2A des académies franciliennes.
Publié le 18/12/2023
- CC BY-SA 4.0