L’hiver 2024 de la Cinémathèque du documentaire à la Bpi

Programmation de la cinémathèque du documentaire à la Bpi pour la saison d’hiver 2024.

Pour ouvrir sa septième année de programmation au Centre Pompidou, La cinémathèque du documentaire à la Bpi propose une rétrospective consacrée à Stéphane Mercurio, une cinéaste française dont l’œuvre engagée est rassemblée pour la première fois.

Depuis une trentaine d’années, Stéphane Mercurio donne la parole aux invisibles avec une empathie constante. La cinéaste écoute et filme les marginaux de notre archipel français, celles et ceux pour qui la vie est un combat de tous les instants. 

Stéphane Mercurio, la parole aux invisibles au Centre Pompidou du 10 janvier au 16 mars 2024

Son chemin de cinéma l’a menée auprès de celles et ceux qui sont privés de logement ou de liberté, qui sont en quête d’identité ou de genre. À l’ombre des murs de l’hôpital et de la prison, sur les planches d’un théâtre, Stéphane Mercurio taille les habits d’un cinéma dans lequel l’intime interroge notre commun, « le dehors raconte le dedans ». Avec l’espoir que chacun de ses films change un peu notre regard sur le monde, Mercurio envisage le cinéma comme « un espace citoyen » dans lequel est donné au spectateur « un espace de pensée pour lui laisser le temps de se questionner.»

Sa première rétrospective française rend par ailleurs un hommage appuyé à Christophe Otzenberger. Compagnon de route indéfectible de Stéphane Mercurio, le réalisateur de La Conquête de Clichy a porté son engagement sur le terrain social pour filmer « la vacherie du monde ».

Le samedi 13 janvier, François Ekchajzer (Télérama) anime une masterclasse pour nous embarquer dans une grande traversée de sa carrière, pour évoquer avec elle son cinéma documentaire et de fiction, son cinéma sonore pour la radio également. Car la rétrospective aborde aussi son travail pour France culture avec Je me suis fait la guerre ou comment être “un bon arabe, et adresse son expérience documentaire de la scène née de la rencontre avec Didier Ruiz avec Les Habits de nos vies dans sa version ciné-concert.

Comme chaque hiver, La cinémathèque du documentaire à la Bpi accompagne la programmation du festival multidisciplinaire du Centre Pompidou, le bien nommé Hors pistes. Avec cette année, en écho à la personnalité fantasque de son invité d’honneur, le brillant Thomas Salvador, quatre séances riches en rebondissements burlesques. Sommets explore ainsi avec notamment Luc Moullet et Laila Pakalnina, des pistes de traverses dans des paysages pour le moins inattendus et des sommets pas forcément enneigés.

Chaque saison, les rendez-vous réguliers offrent un panorama luxuriant de la création contemporaine. Ainsi toute une jeune génération issue des écoles documentaires est présentée pour la première fois par la Bpi pour Du court, toujours. L’École documentaire de Lussas en Ardèche et la Skol doc de Mellionnec dans les Côtes-d’Armor viendront dévoiler quelques-unes de leurs pépites. 

Autre moment privilégié pour découvrir le cinéma en marche, La Fabrique des films pour écouter le dialogue intime entre cinéaste et monteuse, grâce aux artistes invités en résidence par le Centre de création cinématographique Périphérie. Avec le CNC • Centre national du cinéma et de l’image animée, la Fabrique des films est l’occasion de découvrir le projet documentaire en cours de la plasticienne Emma Boccanfuso. Enfin Fenêtre sur festivals accueille le Festival La Rochelle Cinéma pour une carte blanche autour des deux figures tutélaires du festival, le fidèle Alain Cavalier et José Luis Guerin. L’occasion est trop belle de retrouver Alain Cavalier, après la rétrospective consacrée par La cinémathèque du documentaire à la Bpi en 2019.

L’affaire collective d’Alexander Nanau © Dulac distribution 

Les yeux doc à midi offrent une nouvelle carte blanche aux bibliothécaires d’Île-de-France pour défendre devant le public du Centre Pompidou quelques éclats du cinéma actuel proposés par la plateforme Les yeux doc. Cette programmation culminera au mois de mars avec la projection des films en compétition pour le 4ème Prix du public – Les yeux doc. Le public est invité à voter et à s’exprimer à l’issue de ces séances. Le prix du public récompensera ainsi un film promu par les professionnels et aimé par les spectateurs.

Une nouvelle fois, les séances spéciales avec les grands partenaires de la Cinémathèque du documentaire sont l’occasion de découvrir en exclusivité les derniers films de Delphine et Muriel Coulin grâce à ARTE, le dernier film de la réalisatrice indienne Sarvnik Kaur grâce à France Télévisions. Enfin, grâce à la Scam, nous célébrons Jean-Pierre Thorn pour le Prix Charles Brabant, remis pour l’ensemble de sa carrière. Jean-Pierre Thorn, cinéaste de la condition ouvrière et de toutes les luttes, a documenté avant tout le monde le hip-hop français au moment de son éclosion.

Deux rendez-vous permettent cette saison de revisiter l’Histoire toute récente. La revue Images documentaires réfléchit sur la manière dont le cinéma documentaire peut rendre compte de la violence contemporaine, en invitant pour ses Rencontres d’Images documentaires le critique Gabriel Bortzmeyer et le programmateur Christophe Postic sur deux œuvres majeures du cinéma de la guerre, respectivement signées Stefano Savona et Radovan Tadic

La Cinémathèque idéale des banlieues du monde continue d’explorer des territoires singuliers, avec leurs Chats errants et des lieux de mémoire importants comme le camp de Drancy. Enfin, Trésors du doc s’attache à l’œuvre documentaire de Med Hondo. Le cinéaste franco-mauritanien connu pour ses brûlots anti-colonialistes, et accessoirement pour avoir été la voix au cinéma d’Eddie Murphy, a mis ses convictions au service d’un cinéma engagé au côté des combattants africains de la Liberté.

Publié le 15/12/2023 - CC BY-SA 4.0

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