L’ouverture de la bibliothèque de l’Hôtel-Dieu à Clermont-Ferrand et le travail de préfiguration avec les équipes

Un projet très attendu

Le réseau de bibliothèques de Clermont-Ferrand connaît depuis plusieurs années d’importants travaux de rénovations et de constructions, qui aboutiront prochainement à l’ouverture de la bibliothèque de l’Hôtel-Dieu. Un projet d’envergure que les habitants de Clermont-Ferrand comme les bibliothécaires attendent depuis plus de 15 ans, et qui a été précédé de plusieurs tentatives infructueuses. La future bibliothèque métropolitaine ouvrira enfin ses portes en 2025, au cœur d’un bâtiment du 18e siècle emblématique, entièrement rénové.

La complexité et la durée d’une telle opération induit des attentes très fortes, notamment pour les équipes des bibliothèques existantes, qui se projettent depuis parfois plusieurs années.

La future bibliothèque réunira ainsi deux équipes de deux bibliothèques différentes. Celle de la bibliothèque du patrimoine, bibliothèque de conservation et de recherche qui comprend plus de 170 000 documents anciens, rares ou précieux et qui a pour vocation de conserver le patrimoine auvergnat. D’autre part, la médiathèque de Jaude, devenue trop petite pour la population à desservir (1 500 m² de surface pour plus de 100 000 habitants à Clermont Centre). Ouvrir une nouvelle médiathèque et en fermer deux autres implique un vrai renoncement, pour des équipes qui ont parfois exercé tout ou partie de leur carrière à Clermont-Ferrand, voire dans la bibliothèque en question. D’autre part, des équipes d’établissements différents, avec des cultures professionnelles différentes (bibliothèque de prêt et bibliothèque patrimoniale) vont ainsi devoir travailler étroitement ensemble.

Construire le consensus

L’aboutissement d’un tel chantier, s’il est très attendu, n’en constitue pas moins un défi pour les équipes. C’est ainsi que la décision de mettre en place des ateliers de préfiguration a été prise, à partir de septembre 2022, afin d’imaginer ensemble la future bibliothèque.

Pour se donner le temps et les moyens de ce projet, les deux bibliothèques (qui ont une grande amplitude horaire, 45 heures hebdomadaires d’ouverture au public à la médiathèque de Jaude et 65 heures à la Bibliothèque du patrimoine, donc peu de temps pour le travail collectif) ont fermé une demi-journée par semaine.

Les 60 membres de l’équipe ont été répartis en sous-groupes, sur différentes thématiques. Des temps de restitution à l’ensemble du groupe étaient prévus, une fois qu’un consensus s’était dégagé. Des visites de chantier ont également été proposées sur ces temps participatifs.

Parmi les thématiques abordées : les plannings et horaires d’ouverture, les collections, l’organigramme, la place du jeu, le mobilier, l’action culturelle, la signalétique, les espaces internes… Avant le début de l’atelier sur les horaires, les craintes et les idées reçues ont été recueillies et gardées en tête pendant l’ensemble des sessions.

L’idée de ce travail de préfiguration n’était pas tant de construire tout le projet sur la base d’une forme de démocratie participative, car cela n’est pas toujours possible (du fait de la volonté politique, des contraintes légales ou bâtimentaires, etc) que de parvenir à construire un espace d’échange et de travail, un lieu où s’expérimentent craintes et envies, dans un cadre adapté. Vient ensuite la construction du consensus, lorsqu’il s’agit que le groupe émette des propositions.

Dans la forme, le travail manuel a été très utilisé, ce qui a fait émerger des craintes chez certains mais a aussi permis à d’autres de s’exprimer davantage.

Les architectes ont également participé à certains des ateliers, notamment sur le mobilier.

La préparation de ces ateliers, qui a nécessité près de 30 heures de travail aux animateurs, a bénéficié de l’apport du laboratoire d’innovation de la collectivité, d’un designer de services et d’une collègue récemment sortie de l’INET et outillée pour l’animation participative.