Alors qu’une rénovation est programmée dans le Centre Pompidou et dans la Bibliothèque publique d’information (Bpi), la direction de la bibliothèque a souhaité réaliser une sorte de coup de sonde auprès des usagers afin d’anticiper à quelques mois du début des travaux les effets de ces changements sur les publics.
En 1997, alors même que la bibliothèque fermait pour travaux, proposant à ses publics un espace provisoire, dit « Espace Brantôme », une enquête par entretiens avait été réalisée par le Service Etudes et recherche auprès de 60 habitués. Nous avions pu constater, alors, que si les usagers évoquaient l’importance de la bibliothèque dans leur vie, la perspective de la fermeture ne suscitait pas de protestation, mais simplement l’expression de leur attachement à l’établissement et l’inquiétude de perdre ce lieu. En 2018, le service Etudes et recherche s’est vu confié la mise en place de trois focus groups : quelles réactions aux changements seront recueillies avec ces nouveaux dispositifs de recueil de la parole ?
Les participants à ces groupes ont exprimé, là encore, un fort attachement à la Bpi, mais une élaboration plus consistante autour de l’imaginaire et de la symbolique de l’établissement a fait apparaître plus précisément les composantes de cet attachement.
Alors que ce n’était pas le cas en 1997, une projection de visuels a, en effet, présenté des images des lieux modifiés conçus par les architectes – suppression de l’escalator, création de deux salles (projection-débat et exposition) et de nombreux ateliers. L’esthétique des visuels, les personnages qui y étaient dessinés indiquaient que la bibliothèque était destinée à accueillir de nouveaux publics : familles, touristes et dessinaient un espace conçu pour accueillir de multiples activités (faire de la musique, fabriquer avec des imprimantes 3D, écouter des conférences…). Les participants à ces focus groups ont tenté de se projeter dans les images, évoquant des modes d’appropriation possibles mais aussi des points de résistance. Ils disent, parfois sans faire usage de mots, juste par leurs rires, leurs silences, les traits marquants qui fondent l’identité de leur bibliothèque. Les contours de celle-ci vécue, éprouvée au fil de séjours parfois quotidiens, se dessinent alors comme un territoire invisible et pourtant indispensable car c’est une sorte de poste avancé où l’on campe quelques mois ou quelques années, le temps que prenne forme un projet de vie. De Marie-Catherine, guide conférencière, à Adrien, enseignant, en passant par Mehdi, étudiant ou Céline qui cherche un emploi, tous font surgir à leurs façons, une facette de la bibliothèque qui, reprise par d’autres, se met à miroiter et à former le réel composite de l’institution. Ce qui se rejoue dans une vie et la façon dont chacune, chacun, s’efforce de prendre en main son destin, en fréquentant régulièrement la bibliothèque, n’est pas visible à l’œil nu, mais on peut l’entendre dans ces dits d’usagers, au détour d’une phrase. C’est pourquoi il était important de leur donner la parole.
Pour accéder à l’étude dans son intégralité, cliquez ici.
Publié le 31/01/2019
- CC BY-SA 4.0
Bonjour, le lien à l’étude ne débouche pas sur le fichier promis… Pouvez-vous me le transmettre ?
Bien corfdialement
F. Sardet
Dir. Bibl. de Genève
Bonjour,
Le lien vers l’étude vient d’être rétabli. Vous pouvez désormais la consulter.
Merci pour votre vigilance et pour votre intérêt,
Bien cordialement,