Publics à l’œuvre
Jean-François Barbier-Bouvet et Martine Poulain, en coédition avec La Documentation française, 1986.

Publics à l’œuvre. Pratiques culturelles à la Bibliothèque publique d’information du Centre Georges Pompidou
Au cœur du Centre Pompidou, la Bibliothèque publique d’information. 

Immense réservoir de documents de toute nature – livres, journaux, photographies, disques, films – et sur tous les sujets, complété par une Salle d’Actualité consacrée à la présentation des dernières parutions, cette médiathèque d’un genre nouveau accueille chaque jour plusieurs milliers de personnes qui viennent y puiser librement, au gré de leurs désirs ou de leurs besoins.
Cela méritait bien une enquête sociologique. Qui sont ces visiteurs, et diffèrent-ils vraiment de ceux que l’on rencontre ailleurs ? La levée des barrages matériels de prix, d’horaires, d’accès aux documents et aux œuvres entraîne-t-elle une réduction des inégalités de la fréquentation culturelle ? Qu’en est-il de la concurrence entre les média : dans une situation où tous sont proposés à égalité, profite-t-elle à l’image au détriment du texte ? Y a-t-il un effet direct de la manière d’offrir sur la manière de consommer, et suffit-il de proposer le mélange des documents et des sujets pour que les gens pratiquent le mélange des genres ? Les visiteurs ne se coulent que partiellement dans les moules prévus par les bibliothécaires, et cultivent alternativement le savoir-faire et l’imprévu. Les tactiques les plus personnelles valent parfois les stratégies les plus rationnelles. Sans compter les mille et une façons de s’approprier symboliquement ou matériellement des documents par définition inappropriables puisque propriété de tous et consultables seulement sur place ; et les mille et une façons de privatiser cet espace public qu’il faut bien se résoudre à partager avec d’autres.
Cela méritait bien une enquête sociologique. Qui sont ces visiteurs, et diffèrent-ils vraiment de ceux que l’on rencontre ailleurs ? La levée des barrages matériels de prix, d’horaires, d’accès aux documents et aux œuvres entraîne-t-elle une réduction des inégalités de la fréquentation culturelle ? Qu’en est-il de la concurrence entre les média : dans une situation où tous sont proposés à égalité, profite-t-elle à l’image au détriment du texte ? Y a-t-il un effet direct de la manière d’offrir sur la manière de consommer, et suffit-il de proposer le mélange des documents et des sujets pour que les gens pratiquent le mélange des genres ? Les visiteurs ne se coulent que partiellement dans les moules prévus par les bibliothécaires, et cultivent alternativement le savoir-faire et l’imprévu. Les tactiques les plus personnelles valent parfois les stratégies les plus rationnelles. Sans compter les mille et une façons de s’approprier symboliquement ou matériellement des documents par définition inappropriables puisque propriété de tous et consultables seulement sur place ; et les mille et une façons de privatiser cet espace public qu’il faut bien se résoudre à partager avec d’autres.

 

Liens 

  • Pour accéder à l’étude dans son intégralité, cliquez ici
  • Pour accéder au compte rendu critique dans la Revue française de pédagogie, cliquez ici
  • Ouvrage disponible à la Bpi (Bibliothèque publique d’information) : 

Niveau 2 – Philo, psycho, religions 
Cote : 021.3 BAR 
 
Cote : 021.3 BAR 
 

 

Publié le 30/09/2014

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