Joan Folch Poblet, bibliothécaire à Barcelone

Peux-tu présenter ta bibliothèque et ton rôle au sein de ta structure ?

Depuis juin 2019, je travaille au sein de la Bibliothèque Sagrada Família – J.M.A.L de Barcelone, établissement inauguré en 2007.
Il s’agit d’une des 9 bibliothèques centrales de district de la ville, dans un réseau municipal de 40 bibliothèques, gérées par le Consortium de Bibliothèques de Barcelone.
En tant que bibliothèque centrale du district de l’Eixample, en plus des missions propres d’une bibliothèque publique, la bibliothèque doit faciliter le travail et la coopération avec les acteurs culturels, sociaux et éducatifs de son territoire, et a la responsabilité de la coordination de cinq bibliothèques de proximité.
La bibliothèque ouvre du lundi au dimanche, et se trouve parmi les trois premières du réseau par sa fréquentation et son volume de prêts.
Au sein de la bibliothèque, en plus de l’accueil du public, actuellement j’ai la responsabilité des fonds Apprentissage des langues et Littérature en langue étrangère. Je fais également partie du personnel itinérant, dont la mission est de remplacer des collègues du réseau sur des absences courtes ou imprévues.

Quels étaient le contenu et les objectifs de ton stage ?

Depuis mes débuts professionnels dans une petite bibliothèque municipale, où j’avais en charge le fonds documentaire, j’ai toujours conçu l’accès à une information de qualité et la promotion de l’esprit critique comme étant une partie fondamentale du service offert par la bibliothèque publique.
L’une des priorités de la Bibliothèque Sagrada Família – JMAL, par le biais du programme BiblioLab Science, est de promouvoir la culture scientifique auprès du grand public, et spécialement des jeunes. La perspective de participer au programme « Résidence culture » m’a permis de formaliser un projet d’atelier adressé au jeune public autour de la désinformation sur des sujets en rapport avec la science.

Sous le libellé « Parcours média », la Bpi propose un programme d’activités adressées au jeune public, qui pourraient servir d’exemple ou d’inspiration pour des actions du même type dans le réseau barcelonais de bibliothèques. Lors de mon stage j’ai pu assister à plusieurs ateliers en lien avec mon projet : « Recherche documentaire et analyse d’image », « Images médiatiques/images documentaires », « Construire son opinion », « Atelier philo », ou  « Je repère les Fake news », celui-ci pour tous les publics. J’ai eu la chance d’assister à d’autres ateliers, plus éloignés de mon projet mais tout aussi enrichissants, comme les ateliers Français Langue Étrangère (FLE).

Pendant la durée de mon stage j’ai rencontré des professionnels avec lesquels j’ai pu échanger autour du rôle et des actions de la Bpi en général, et sur l’Éducation aux Médias et à l’Information (EMI), en particulier. L’EMI étant un domaine dans lequel participent nombre d’acteurs, j’ai eu l’occasion de rencontrer des interlocuteurs de la Cité des Sciences et de l’Industrie, et de l’association Bibliocité, opérateur pour la gestion de l’action culturelle des bibliothèques de la Ville de Paris.

Enfin, au fil des ateliers et des rencontres j’ai pu prendre connaissance d’une offre foisonnante de ressources, beaucoup proposées en ligne, à l’adresse des professionnels ou du grand public,aussi bien par la Bpi que par d’autres acteurs, soit institutionnels soit associatifs, travaillant dans le domaine de l’EMI.

Que retiendras-tu de cette expérience ?

Premièrement, l’importance de l’apprentissage par le faire.
Lors des ateliers, les réponses ne sont pas données par les animateurs Elles sont trouvées par les participants, avec l’accompagnement bienveillant de l’animateur.
Deuxièmement, au-delà du travail autour des médias, la centralité accordée à l’argumentation et à la formation de son opinion. Je soulignerais aussi l’importance de la coopération, aussi bien avec des acteurs extérieurs qu’au sein des services de la Bpi. Un autre élément que j’aimerais évoquer c’est l’engagement des équipes dans les activités de médiation.
Enfin, j’ai été impressionné par le fait qu’une bibliothèque aussi grande piusse être aussi accueillante, ce qui tient sans doute autant à sa conception originelle et aux travaux de réaménagement réalisés et en cours, qu’à la volonté renouvelée de rendre la culture accessible au plus grand nombre, sans distinction d’origine ou condition.