Compte rendu de la réunion du Conseil de coopération du 24 janvier 2020

Le Conseil de coopération s’est réuni le 24 janvier 2020 à la Bpi.

Présents : Justine Dujardin (Bordeaux), Emilie Richard (BDP Calvados), Mélanie Villenet-Hamel (Clermont-Ferrand), Isabelle Westeel (Grenoble), Mélanie Le Torrec (Lyon), Fabien Vandamme-Schlimpert (Nancy), Emmanuel Aziza (Paris), Delphine Quereux-Sbai (Reims), Marine Bedel (Rennes/ADBGV), Nathalie Laureillard (BDP Val d’Oise), Guillaume de la Taille (RéseauCarel), Nathalie Marcerou-Ramel (Enssib), Cyrille Clavel et Sandrine Pantaleo (ABD), Thierry Claerr (SLL), Laurine Arnould (SLL), Laure Joubert (CLL), Christine Carrier (Bpi), Annie Brigant (Bpi), Sylvie Bonnel (Bpi), Eléonore Clavreul (Bpi), Jean-Baptiste Vaisman (Bpi), Fanny Lemaire (Bpi), Séverine Boullay (Bpi), Vanessa Derouen (Bpi), Magali Haettiger (Bpi), Monique Pujol (Bpi), Franck Jodet (stagiaire INET).

Excusés : Bénédicte Jarry (Brest), Sylvie Puechbroussoux (BDP Cantal), Julien Barlier (Limoges), Pierre Chagny (Marseille), Gilles Gudin de Vallerin (Montpellier), Anna Marcuzzi (Strasbourg), Christelle Di Pietro (Toulouse), Catherine Schmit (Troyes), Patricia Rémy (Troyes), Alice Bernard (ABF), Chantal Ferreux (ABF), Delphine Henry (Fill). 

Photo des membres du conseil de coopération autour de la table de réunion
©Bpi

Mot de bienvenue, par Christine Carrier

Christine Carrier salue l’entrée de la BDP du Calvados dans le conseil de coopération, ce qui permet ainsi que les BDP soient mieux représentées. De même l’intégration de l’association des conseillers livre et lecture est un autre élément fort.
Les nouveaux collègues Bpi sont présentés.

Tour de table

Compte-tenu de l’actualité électorale, Christine Carrier propose d’axer le tour de table sur la question des prochaines élections municipales et des déclarations faites ou non par les candidats concernant la lecture publique.

  • A Limoges, l’équipe municipale en place s’intéresse peu aux bibliothèques, en dehors d’une volonté annoncée de moderniser le réseau des bibliothèques de quartiers et l’ouverture d’une nouvelle bibliothèque.
  • A Lyon, les pistes cyclables supplantent dans les déclarations et programmes des candidats les bibliothèques. Seuls les Républicains parlent de vouloir ouvrir des bâtiments rafraîchis sans que l’intention ne soit très claire.
  • La BDP du Calvados est indirectement touchée. 2019 a été marquée par de nombreuses inaugurations et les discours sont favorables à la lecture publique.
  • A Clermont-Ferrand, depuis le transfert des bibliothèques à la métropole, opéré il y a 15 ans, elles ne sont pas un sujet de la campagne. Seul le projet de construction dans le centre de la ville fait débat mais ne pourra se régler qu’au niveau de la métropole, dans la suite des élections municipales.
  • A Reims, si les candidats sont connus, les programmes sont peu développés et le musée concentre davantage l’attention des édiles.
  • A Grenoble, l’heure est à la poursuite de la mise en œuvre de la délibération de mars 2019. Un diagnostic territorial va être conduit pour identifier les bassins de lecture. Un travail est en cours également sur un schéma d’implantation des bibliothèques dans la ville autour d’une double tête de réseau, une patrimoniale et une plus orientée vers la lecture publique, qui reste à construire. Concernant la gratuité mise en place, s’il y a eu une hausse des réabonnements au 1er juillet (date de la gratuité), avec de nombreux habitants de la métropole et non plus seulement de la ville, il paraît préférable de faire le bilan au bout d’un an.
  • Du côté de l’Enssib, Nathalie Marcerou-Ramel indique que les enjeux sont davantage autour du complexe regroupement des établissements universitaires dans la COMUE Lyon-St-Etienne.
  • La BDP du 77 est vigilante sur le territoire, notamment les zones blanches qui manquent d’équipements de qualité, même si certains ont été rénovés récemment (Provins, Fontainebleau).
  • Pour la BDP du Val d’Oise, l’actualité est surtout à l’arrivée du nouveau directeur et le projet de construction d’un nouvel équipement, après avoir obtenu en 2019 le label BNR.
  • Justine Dujardin, pour Bordeaux, indique également que l’environnement est davantage présent dans les programmes en cours d’élaboration que la culture et les bibliothèques.
  • Laure Joubert prévoit que l’année 2020 sera une nouvelle année forte, les conseillers livre et lecture se faisant le relais de besoin de crédits supplémentaires. La poursuite de l’extension des horaires d’ouverture des bibliothèques comme les nombreux projets construction de nouveaux équipements, même par des équipes sortantes, vont peser sur la DGD.
  • A Paris, les propositions des candidats à la mairie sont encore floues mais montrent combien le rapport Orsenna a pu s’infiltrer dans les idées, en particulier sur l’élargissement des horaires. Dans les arrondissements, Emmanuel Aziza se réjouit que les bibliothèques fassent partie des préoccupations des maires, et ce en dehors même de clivages politiques traditionnels. Si l’attention des élus est forte dans l’Est parisien, avec le projet d’une nouvelle médiathèque en 2023 (dans le XIXe), à l’Ouest aussi, le maire du XVe ayant ainsi apporté un soutien manifeste à l’agrandissement de la bibliothèque Marguerite Yourcenar (nouvel auditorium). Les questions qui demeurent, au sein du réseau parisien, sont l’ouverture de certaines bibliothèques le dimanche et les oppositions du personnel que cela peut susciter ainsi que la mise en place d’une équipe volante pour effectuer les remplacements dominicaux. Enfin, la décision concernant la gratuité du prêt pour les CD (30 €) et les DVD (61 €) est pour l’instant remise au lendemain des élections.
  • Guillaume de la Taille, président du RéseauCarel, annonce la poursuite des travaux de refonte du portail ainsi que le prochain lancement d’une liste de diffusion au sujet du PNB pour proposer des solutions aux problèmes pratiques rencontrés. Dilicom paraît moins engagé sur ce dossier. Si le ministère travaille à relancer Dilicom sur ce dossier, la situation du groupe (difficultés de Livre Hebdo) fait naître quelques inquiétudes. Il est à craindre que certaines bibliothèques numériques soient trop fragiles sans l’appui de Dilicom.
  • Pour le SLL, Laurine Arnould et Thierry Claerr se félicitent du bon taux de consommation de la DGD (99,97 %) qui est un indicateur très positif aux yeux de la direction générale des collectivités locales (DGCL). Si ce taux de consommation n’est pas égal dans toutes les régions, la DGD contribue à 1/3 des investissements des collectivités dans leurs bibliothèques. Jérôme Belmon et Thierry Claerr ont d’ailleurs été auditionnés par la mission du Sénat à ce sujet. Ils ont parlé de la question de la mutualisation des équipements et ont été interrogés sur le déplafonnement des 5 ans d’aide de l’Etat ainsi que sur la dégressivité des taux appliqués. Les contacts des associations professionnelles ont été transmis à la mission par le SLL. Par ailleurs, face à quelques signalements d’ingérence d’élus dans l’offre documentaire des bibliothèques et pour garantir la liberté d’expression, la DGCL a sollicité le SLL pour réfléchir à sécuriser les bibliothèques comme lieux du pluralisme, en lien avec une éventuelle proposition de loi.
  • Les candidats à la mairie de Nancy ne se sont pas encore déclarés officiellement et leurs programmes ne sont donc pas encore connus. Le travail se poursuit avec un plan territoire lecture pour un quartier en rénovation urbaine afin d’y intégrer la bibliothèque. Par ailleurs, un GIP a été créé afin d’intégrer d’autres collectivités aux 3 sites mis en ligne par le Sillon lorrain.
  • A Rennes également la culture est, à ce jour, plutôt absente des programmes au profit des questions de transports et d’habitat. Malgré tout il semble y avoir un consensus autour des bibliothèques que les élus ne souhaitent pas voir passer sous la tutelle de la métropole, comme c’est le cas des Champs libres, signe d’un attachement positif aux bibliothèques vues comme des leviers des politiques éducatives ou sociales. Dans les projets, la construction de deux bibliothèques de quartier (2021 puis 2023-24). Marine Bedel note que la question de la gratuité est évoquée. La maire sortante s’est dite prête à examiner le sujet en cas de réélection (actuellement abonnement de 18€ pour prêt de tous supports).

Présentation du plan handicap de la Bpi et appel à constitution d’un groupe de réflexion par Fanny Lemaire

Fanny Lemaire rappelle le constat qui a conduit à lancer la réflexion autour d’un nouveau plan handicap : si l’offre de la Bpi en matière d’accessibilité a été, dès les premiers temps, un modèle, elle a été peu à peu moins affirmée, à l’image des loges dont la fréquentation baisse. Par ailleurs, les récentes évolutions règlementaires et techniques font apparaître de nouveaux enjeux : espaces, collections mais aussi services en ligne doivent être accessibles.

A la Bpi, après avoir recréé un service dédié en 2017 (Lecture-handicap), le nouveau plan handicap vient conclure la réflexion menée en 2019 et donner des axes stratégiques d’action, pour lesquels la direction de l’établissement s’engage ainsi que sa tutelle avec la validation du plan en conseil d’administration.
Ce plan handicap de la Bpi vise trois objectifs principaux :

  1. Améliorer la prise en compte du handicap dans les projets pour aboutir à une démarche inclusive
  2. Retrouver un rôle moteur et de référence en proposant une offre de services, collections et actions culturelles accessibles aux personnes en situation de handicap quel qu’il soit
  3. Constituer un réseau de coopération nationale afin de diffuser les informations et d’être un lieu ressource

Il se décline autour de 4 axes :

1. OFFRIR : des dispositifs repensés (loges) et des collections adaptées (FAL et FALC) ; repenser les loges pour diversifier les services proposés, accueillir de nouveaux handicaps (DYS par exemple) et revoir le matériel mis à disposition ; étudier, à horizon 2021, la mise en place du Facile à Lire (en intégrant cette offre dans la politique documentaire) et à Comprendre (en transformant la communication de la Bpi).

2. ACCOMPAGNER : la rénovation des espaces de la Bpi, la mise en place de l’accessibilité numérique, la formation et la sensibilisation des équipes

3. ACCUEILLIR : le public handicapé dans toutes les actions culturelles de la bibliothèque et soutenir les initiatives de partenaires

4. COOPERER : pour capitaliser sur les expériences et diffuser les informations dans un réseau
Ce réseau handicap aura vocation à travailler en collaboration avec le groupe de travail interministériel (MCC et MESR) « Bibliothèques et accessibilité ». Il est proposé qu’il soit composé des référents handicap des établissements partenaires intéressés, sans pour autant s’y restreindre, et se réunisse deux fois par an, une à Paris et une en région.
L’objectif est de faire un état des lieux à partir de 2021 et contribuer à une émulation sur le sujet du handicap en bibliothèque.

Marine Bedel se déclare ravie que la Bpi reprenne ce sujet de l’accessibilité. Rennes est intéressé à faire partie de ce comité handicap qui répond à ce besoin de réseau national. 
Laurine Arnould précise que tout audit d’accessibilité d’un site internet peut être désormais financé par la DGD dans le cadre d’un projet numérique. Des fiches pratiques pour accompagner les établissements dans leur dossier de DGD sont en cours de rédaction.  
Thierry Claerr évoque les récentes Rencontres nationales du livre numérique accessible à l’Enssib. A cette occasion des documents sur le sujet ont été produits par l’ARALD qui ont eux aussi vocation à être diffusés le plus largement possible. Il souligne que le travail ne doit pas reposer sur la bonne volonté d’une seule personne, que les éditeurs sont aussi largement concernés, que les labellisations Exception handicap ou Facile à lire peuvent être longues à obtenir mais qu’il est important pour les bibliothèques de voir que l’accessibilité n’est pas un objectif à part. Au contraire, c’est une corde supplémentaire à leur arc.

Thierry Claerr rappelle qu’il existe une liste de diffusion sur accessibles (bibliotheques-accessibles@culture.gouv.fr), cogérée avec le MESRI, liste qui est appelée à évoluer pour associer la Bpi. 
Concernant l’habilitation exception handicap, aujourd’hui seules 50 bibliothèques sont inscrites. L’objectif des ministères (Culture et Enseignement supérieur) est d’atteindre les 300 établissements habilités. La question de leur répartition sur le territoire se pose également et justifie le relais joué par les BDP, dont certaines sont déjà habilitées.

Emmanuel Aziza relève que ce souvent des dynamiques de publics, organisés en communautés actives, qui entraînent les actions en la matière à Paris. Le public sourd a ainsi œuvré pour l’émergence des pôles sourds. 

Christine Carrier souligne l’importance pour les bibliothèques de s’ouvrir aux associations et à leurs bénévoles pour faire vivre ces espaces. La difficulté est avant tout d’avoir un relais qui puisse entrer en contact avec ces associations.

Fanny Lemaire pointe que c’est là l’objectif du comité handicap proposé que de rassembler le maximum d’expériences afin d’aider à clarifier les choses.
Au-delà de devoir proposer l’autonomie au lecteur handicapé comme aux autres, ainsi que le veut la loi, il demeure un besoin d’accompagnement de ces publics dans l’utilisation des dispositifs techniques et/ou numériques. La formation des agents est aussi capitale afin que le référent handicap identifié ne soit pas le seul à maîtriser les équipements. 

A Lyon, c’est l’objectif du groupe d’appui à l’accessibilité, avec des agents issus des différentes bibliothèques du réseau. C’est donc un effort collectif, intégré au plan de formation, qui a été mis en place avec des remises à niveau régulières.
Sont rappelées les futures journées « Quand les mots manquent » organisées les 26 et 27 mars 2020 aux Champs libres de Rennes, même si elles iront au-delà de la seule question du handicap. Les 22 et 23 juin 2020, Vanessa Van Atten animera un stage sur le sujet à l’Enssib. Enfin, la journée annuelle lecture et handicap se déroulera en septembre à Valenciennes avec comme sujet central la question d’une prise en compte pérenne des handicaps dans l’organisation des bibliothèques.

Proposition pour le « Prix du public des bibliothèques » au festival d’Angoulême 2021, par Séverine Boullay

Le festival d’Angoulême a approché la Bpi afin d’ajouter au palmarès de son édition 2021 un « prix du public des bibliothèques ». La Bpi souhaitait associer les bibliothèques partenaires à ce projet. Des modalités de participation sont proposées aux membres du Conseil de coopération (cf. support de présentation transmis) mais le calendrier très contraint implique de revoir la manière dont le projet puisse se mettre en œuvre. Si aucune formule satisfaisante n’était trouvée, la Bpi se lancerait seule dans le projet pour sa première édition (en 2021) et réévaluerait sa proposition pour 2022.

Guide pratique EMI et retour sur le séminaire de novembre 2019 par Sylvie Bonnel

A la demande du SLL, la Bpi a travaillé à l’élaboration d’un guide pratique EMI à destination des bibliothèques de lecture publique. Afin de montrer le champ des possibles aux professionnels, la première partie présente les enjeux liés à l’EMI et liste les partenariats et dispositifs d’accompagnement possibles. L’objectif est d’asseoir l’importance de l’EMI comme étant une mission socle des bibliothèques, dans l’accompagnement vis-à-vis des médias, de montrer les atouts pour la lecture publique d’un tel projet ainsi que les étapes à suivre. Pour l’illustrer au mieux, la deuxième partie présente justement différents exemples de projets EMI menés à des échelles différentes (BM, BDP) et dans des territoires variés (urbains, ruraux, …).

Le résultat est un document volontairement bref, de 22 pages, dont la diffusion sera assurée sous format papier lors d’événements en lien avec la question des médias (semaine de la presse par exemple) mais aussi numérique, via le site bpi.pro.
Un séminaire consacré à l’EMI a été organisé à la Bpi le 25 novembre 2019. Pour rappel, il a été décidé d’alterner une année sur deux entre journée d’étude et séminaire. Le format séminaire est en effet plus propice aux échanges et partages d’expériences en s’appuyant sur des bibliothèques déjà bien engagées dans l’EMI.

La matinée a permis, après un tour de table où chacun a pu présenter ses actions EMI et les problématiques rencontrées, de finaliser le guide pratique évoqué précédemment. Les 4 ateliers de l’après-midi se concentraient sur la formation à l’EMI, l’organisation interne pour faire de l’EMI, les publics de l’EMI et enfin intégrer l’EMI dans un projet d’établissement. Le compte-rendu de ces ateliers, en cours de finalisation, sera diffusé prochainement sur bpi.pro.
Plusieurs projets concernant l’EMI sont déjà au programme de 2020 :

  1. lors de la Semaine de la presse, le 17/03 la Bpi participera à une journée de contribution marathon dans Wikipédia, en partenariat avec le Clemi, le Centre Pompidou et Wikimédia ; et le 24 mars, un forum des métiers de l’information sera organisé à la Bpi pour permettre à des classes de lycée de rencontrer des professionnels des médias.
  2. la Bpi sera partenaire d’une journée d’étude sur les théories du complot avec l’ADBU et la Fondation Jean Jaurès. Date pressentie : 26 mai. (hors réunion : reportée à l’automne)

Thierry Claerr remercie la Bpi pour son implication sur le sujet, qui a permis que les bibliothèques soient désormais bien identifiées comme des actrices de l’EMI, en collaboration également avec la BnF lors de journées communes.

Christine Carrier rappelle la possibilité offerte pour des collègues d’autres établissements de venir assister aux ateliers EMI proposés par la Bpi. Deux chercheurs ont même réalisé une étude suite à leurs observations de ces ateliers, étude mise en ligne sur le site Bpi.pro.

Laurence Joubert indique comment les CLL se sont également emparé du sujet en lien avec les CRFCB pour mettre en place des formations sur l’EMI (Médiaquitaine, Médial). L’Enssib elle aussi va relayer la publication de deux ouvrages sur le sujet (une boîte à outils et une étude scientifique) en organisant un stage sur l’EMI ainsi qu’un colloque académique en juin 2020.

La question de la feuille de route de l’Education nationale dans le domaine de l’EMI demeure. Gérés par les départements, les collèges pourraient être un premier terrain d’expérimentation de dispositifs, avant d’élargir aux lycées.

Point Eurêkoi, par Vanessa Derouen

Vanessa Derouen (Bpi) présente les actualités du réseau Eurêkoi, à commencer par le nouveau site national mis en service début 2020. Deux partenaires ont également rejoint le réseau en 2019 : le réseau de la Ville de Paris, la médiathèque de Noisy-le-Grand. En 2020, ce sera également le cas de la BMVR de Nice (cf. présentation de Vanessa Derouen à télécharger). De nombreux membres du conseil de coopération participent aussi dans le réseau Eurêkoi. L’équipe de la Bpi est prête à revenir dans les établissements pour former les collègues mais aussi pouvoir valoriser l’expertise des répondants du réseau et rappeler l’importance d’une communication régulière auprès des usagers pour faire connaître le service de questions réponses comme de recommandations. L’intérêt d’un tel service en ligne est de permettre d’atteindre aussi les non-fréquentants, voire de les inciter à se rendre dans les bibliothèques.
Concernant les résultats, il y a une hausse globale du nombre de questions reçues : 9 214 en 2019 contre 8 534 en 2018. Avec 30% traitées par la Bpi et 70% par le réseau, l’objectif de répartition de la charge de travail est atteint. Un autre objectif est celui d’atteindre les 10 000 questions d’ici 1 à 2 ans. Le bon positionnement du widget Eurêkoi sur le site d’un partenaire apparaît comme un facteur d’accroissement d’utilisation, au contraire de s’il est mis dans le bas de la page.
Les prochains axes de travail visent à :

  • améliorer la notoriété du service Eurêkoi en menant de nouvelles actions de communication
  • travailler sur les questionnaires
  • rendre Eurêkoi accessible et le rendre conforme au RGPD
  • obtenir un meilleur référencement des réponses sur la base de connaissance
  • améliorer la rédaction de réponses plus conformes aux standards du web, pour en faciliter la valorisation (Balises, page Facebook)

La prochaine réunion du réseau Eurêkoi aura lieu le 10 mars 2020, avec notamment un atelier animé par Wikipédia en vue de la participation à l’opération #1lib1ref.
Le travail accompli pour le jeu de la Nuit de la lecture 2020 est salué, Eurêkoi s’étant associé à Gallica pour proposer au joueur des recommandations de lectures contemporaines.

Présentation de la feuille de route interministérielle Inclusion numérique par Thierry Claerr et Laurine Arnould (SLL)

Alors que l’objectif d’ici 2022 est de dématérialiser l’ensemble des démarches administratives des services publics, 13 millions de Français se disent en difficulté avec le numérique (cf. support de présentation transmis). Dès lors, plusieurs rapports (« Stratégie nationale pour un numérique inclusif » – Sonum, « Dématérialisation et inégalités d’accès aux services publics » – Défenseur des droits) pointent l’urgence manifeste de la question de l’inclusion numérique. 

Face à ce défi, la Sonum (mission Société numérique) a mené différentes actions visant principalement à fournir aux professionnels et aux collectivités des outils pour accompagner les usagers dans la prise en main des plateformes administratives dématérialisées, avec par exemple la création d’une plateforme (Aidants Connect) permettant à un professionnel habilité d’effectuer avec l’usager ses démarches dans un espace sécurisé. 

Sur le territoire, les bibliothèques ont un rôle à jouer d’accompagnement de leurs usagers en difficulté face à ces dispositifs numériques (cf. rapport Orsenna). Les atouts des bibliothèques sont nombreux et les bibliothécaires pourraient être en mesure de jouer un rôle d’aidant numérique. Toutefois, ce glissement ne peut se faire qu’à condition que cette mission soit reconnue comme l’une de celles des bibliothèques, et que des moyens humains et financiers y soient consacrés.

Les bibliothèques ont aussi besoin de partenaires. 
Pour répondre à ces problématiques, le ministère de la Culture et l’Agence du numérique ont constitué en 2019 un groupe de travail sur l’inclusion numérique en bibliothèque, composé des associations de bibliothécaires, de représentants des ministères et du CGET, des associations d’élus et de divers membres de la médiation numérique. Les travaux de ce groupe de travail ont débouché sur une feuille de route interministérielle comprenant 5 objectifs, d’ici à 2022 :

  1. Développer les outils de l’inclusion numérique : charte, guide pratique de l’inclusion numérique,…
  2. Renforcer la formation des professionnels de l’inclusion numérique : référentiel de formation, création de sites miroirs,…
  3. Renforcer l’accompagnement financier des projets d’inclusion numérique : au travers des dispositifs existants (DGD, contrats territoire-lecture par exemple)
  4. Communiquer sur le rôle des bibliothèques dans l’inclusion numérique : avec une sensibilisation notamment des élus
  5. Cartographier les acteurs de l’inclusion : sous le pilotage de l’Agence du numérique notamment, pour faciliter l’identification de partenaires potentiels

Présentation du conseil scientifique et culturel des Champs Libres à Rennes, par Marine Bedel (BM Rennes)

Marine Bedel présente le conseil scientifique et culturel qui a été institué aux Champs Libres de Rennes depuis 2010. Inspiré par les conseils scientifiques des musées, il est composé d’une vingtaine de membres nommés pour 3 ans, représentant plusieurs collèges :

  • Les grandes institutions nationales : BnF, Bpi, IGB, Enssib
  • Le territoire : une BM de la métropole, la médiathèque départementale, Livre et Lecture Bretagne et le SCD de Rennes II
  • Des experts des grands domaines travaillés à la bibliothèque: littérature, Bretagne, médias, …
  • Des représentants des publics : 2 étudiantes, l’association rennaise des centres sociaux, une structure handicap
  • Les directeurs des différentes entités des Champs Libres, pour un travail en synergie des trois équipements

La réunion de ce conseil, dont le rôle reste consultatif, a lieu une à deux fois par an et a pour objectif de réfléchir autrement sur les projets des Champs Libres. Cela permet de diversifier les points de vue avec des regards extérieurs aux bibliothécaires, et cela oblige à présenter ces projets d’une façon compréhensible pour les non-bibliothécaires. Cet appui sur des regards extérieurs aide aussi parfois à trancher des sujets : la création d’un fonds nostalgie au sein des collections patrimoniales, les modalités d’offre de presse people dans la bibliothèque, entre autres sujets débattus dans cette instance. Le grand intérêt des échanges ne peut qu’encourager d’autres établissements à se doter d’un conseil similaire, le travail de préparation des réunions étant largement compensé par les décisions qu’elles permettent de prendre sur les projets. Est évoqué le cas de Pierres Vives où un conseil similaire avait été envisagé mais finalement n’a été pas été complètement mis en place.

Marine Bedel pointe l’importance de veiller à la bonne articulation avec le conseil d’établissement des Champs libres, mis en place en 2019 par la nouvelle Directrice.

Au sujet de l’absence des élus locaux au sein de ce conseil, Marine Bedel précise que c’est à leur demande, afin de ne pas être juges et parties, même s’ils sont bien sûr informés des retours du conseil scientifique et culturel. D’ailleurs, ce conseil se révèle aussi une instance de plaidoyer pour la bibliothèque auprès de ces mêmes élus et décideurs.

Enfin, face aux craintes de voir ressurgir un groupe de pression semblable aux précédentes associations d’amis de bibliothèque, parfois très intrusives, il semble qu’aller au bout du processus participatif affiché permette de s’en prémunir.

Points divers

Programme Etudes et Recherche 2020

En 2020, le service Etudes et Recherche de la Bpi se consacrera à une étude sur les publics de la musique en bibliothèque, conduite en lien avec l’ACIM.

Plusieurs partenaires présents ont montré leur intérêt à contribuer à cette étude comme Rennes, Clermont Ferrand, Paris, Bordeaux, Reims et Toulouse. D’autres villes ont été citées par les partenaires comme de potentiels exemples à étudier : Rouen, Cherbourg, Bayeux et la BDP du Morbihan entre autres.

Voyage d’étude 2020

Toutes les demandes d’inscription sont parvenues à la Bpi. Au total, 6 bibliothèques partenaires et 6 collègues de la Bpi participeront au voyage d’étude qui se consacrera finalement à la découverte des équipements présents dans la ville de Montréal. Prévu du 11 au 14 mai, le voyage aura lieu en même temps que le rendez-vous de la lecture publique du Québec. [le voyage d’étude est reporté]

L’élargissement du vivier de candidats aux conseillers livre et lecture est accepté sur le principe par la Bpi, du moment que les conseillers sont en capacité de financer entièrement leur voyage, comme pour les autres partenaires. Un appui financier du SLL est envisagé.

Programme des journées d’étude 2020

Le programme des journées d’étude prévues en 2020 est présenté. 

Il est disponible sur le site bpi.pro à la rubrique Journées d’étude, dont, d’ici au prochain conseil de coopération :

  • 26 et 27 mars : « Quand les mots manquent, le rôle des bibliothèques dans l’accès à la lecture et à la langue française » à Rennes en partenariat avec Livre et Lecture en Bretagne, la bibliothèque des Champs libres, le ministère de la Culture (SLL/DGMIC et DGLFLF), la FILL, l’ANLCI et l’ABF. [reportées]
  • 9 avril : La participation des publics dans les bibliothèques à Parçay-Meslay, organisé par Bib Doc 37 en partenariat avec la Bpi. [reportée]
  • 26 mai : Les théories du complot au Centre Pompidou à Paris en partenariat avec l’ADBU et la Fondation Jean-Jaurès.
  • 16 juin : Actualité de la recherche au Centre Pompidou à Paris en partenariat avec l’enssib.

Une journée sur les équipements mutualisés, comprenant notamment une bibliothèque, pourrait être décalée en 2021 afin de tenir compte de la mission qui devrait être effectuée par Odile Grandet de l’Inspection générale de l’Education, du sport et de la recherche.

Renouvellement des conventions de partenariats

A l’exception de Paris, Lyon et Bordeaux, toutes les conventions de partenariats sont à renouveler dans le courant de l’année 2020. Profitant de ce renouvellement une modification est proposée quant à la durée des conventions : si elles resteraient évaluées tous les deux ans, elles seraient prolongées par tacite reconduction. Jean-Baptiste Vaisman, nouveau chargé de coopération nationale, reviendra vers chacun des partenaires concernés pour lancer l’élaboration de la nouvelle convention. 

Prochain conseil de coopération en juin 2020

Deux points sont proposés à l’ordre du jour du prochain conseil de la coopération, prévu en juin 2020 :

  • la problématique de la chaleur estivale en bibliothèque et la possibilité d’aménager les horaires, à la demande de Lyon.
  • le bilan de l’opération Samedi séries réalisée en partenariat avec Télérama, à la demande des partenaires de la Bpi qui ont participé à la première édition de 2019 (Reims, Bordeaux et Clermont-Ferrand).

Publié le 25/03/2020 - CC BY-SA 4.0

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